Cher ami, talai
J’ai été très content
de connaître votre adresse Email et aussi votre site, mais ce qui était le
plus important pour moi c’était le problème que vous avez posé. Vous avez
parlé du titre de doctorat et vous avez parfaitement raison de vous moquer
des gens qui se flattent d’avoir un titre de doctorat. Le plus ridicule
c’est qu’on entend dire docteur en musique, docteur en peinture, docteur
en dessin…+
Historiquement parlant, le titre de docteur a été
créé par les universitaires et l’objet du titre et de son obtention
étaient basés sur son utilisation dans les activités intellectuelles
concernant l’enseignement et la recherche. Dans les pays européens pour
accéder au poste de professeur, à l’université, il est indispensable
d’avoir préparé une thèse de doctorat et la philosophie de cette démarche
dit que la fonction d’un professeur est d’apprendre à ses élèves la
méthode de recherche. C’est pour cela que le professeur doit avoir
parcouru ce chemin et connu, en route, les nuances, les difficultés, les
obstacles et le possible et l’impossible.
Vous êtes un musicien, un grand musicien, vous êtes
le successeur de Vaziri. Vous avez rendu un grand service à la musique
iranienne en la présentant aux auditeurs étrangers (au monde entier) l’art
de la musique persane et ses richesses, aussi bien sur le plan esthétique
que sur le plan scientifique. Quand il y a un concert, les auditeurs n’ont
pas besoin de savoir si l’interprète a un titre de doctorat ou pas ; quand
on visite un musée en se trouvant devant un tableau on ne cherche pas si
le peintre créateur a ou pas un titre de doctorat.
Pour être doué, un musicien doit avoir une vaste
imagination et avoir ce qu’on appelle l’oreille musicale et plus encore
être capable de se soumettre à une discipline d’ordre et de précision.
Pour être un docteur surtout en lettres, ce qui finit
par avoir la capacité d’enseigner historiquement la discipline, on n’a pas
besoin de génie, ni de précision, ni être obligé de prendre son travail et
sa fonction comme un militaire. Tout le monde est capable de faire une
thèse sur l’histoire de la musique, de la littérature et sur l’évolution
sociale… Mais pour être un grand musicien je regrette de dire qu’il faut
être constitué d’éléments tout à fait autres. Parmi des centaines de
candidats qui se vouent à la musique ou à la peinture le nombre de
personnes réussie ne dépasse pas celui des doigts d’une main.
J’ai connu des musiciens qui avaient le titre de
docteur mais qui n’étaient pas capables non seulement de créer une
symphonie, mais de créer une petite chanson.
Imaginez qu’un jour quelqu’un propose d’attribuer le
titre de docteur à Beethoven, à Mozart ou à Hyden, ne pensez pas que cette
proposition ferait rire les personnes les plus cultivées qui s’en
moqueraient.
Le titre de docteur n’a que de valeur que celle d’une
carte de visite, cette carte de visite ne sert que pour dissimiler
médiocrité de la capacité cérébrale du titulaire. Si une personne vous dit
qu’elle est titulaire du titre de docteur en musique c’est qu’elle n’était
pas musicienne non seulement elle n’est pas musicienne mais elle ne
pourrait jamais l’être.
Le titre de doctorat, donnait beaucoup d’importance
aux titulaire du titre, qui étaient considérés comme des héros. Ils
bénéficiaient du respect général, et chaque famille pouvait devenir
anobli, en le procurant.
Dans l’avenue Manoutchehri, face à l’ambassade
britannique, il y avait un monsieur distingué et bien habillé nommé :
Docteur Hodjat . il exerçait la fonction de proxénète . ayant usurpé le
titre pompeux de Docteur . C’est pour dire que nous vivons dans une
société où les ordures se purifient
Grâce aux faux titres. Il y a beaucoup de docteur de
cette espèce. Et les gens en profitent. Proverbe populaire : une personne
d’une certaine honneteté, étant monté sur le dos de son âne, chuchotait
de temps en temps, dans les oreilles de bourrique ceci : ce n’est pas de
ma faute, quiconque devient l’âne, on monte sur son dos. Le pauvre animal
ne savait pas qu’il était devenu un âne.
C’était uns distinction de noblesse intellectuelle.
Berukhime, professeur à l’université de téhéran, disait que l’invention du
titre de docteur, était une manière de lutter contre l’aristocratie des
ghajars.
Les xxxxaldowleh , les xxxx alsaltana, les ……
Il justifiait les règlements d’embauche des
professeurs d’université, qui consistait que le candidat doit avoir un
titre de doctorat, pour être admis en qualité de professeur. On sait que
les meilleurs enseignants en lettres et sciences humaines appartenaient
aux génération d’avant les systèmes modernes d’embauche à l’université.
Parlons un peu de notre pays, je ne fais
pas mention des disciplines scientifiques comme la physique, la chimie ,
les mathématiques… Je parle seulement du domaine des lettres et des arts.
Ma vie intellectuelle m’a fournie
l’occasion de lire au moins trois cent thèses préparées par nos
compatriotes, en France, qui ont donné à leurs auteurs le titre de
docteurs.
Je peux vous dire que les thèses que j’ai
lues ne valent rien. J’ai jamais rencontré un écrivain en sciences
sociales se référant aux thèses préparées par nos compatriotes et
présentées à l’université, en échange d’obtenir une feuille de papiers
nommée le diplôme de doctorat. Je ne connais pas un docteur en sciences
sociales ayant le courage de publier sa thèse et de la traduire dans sa
langue maternelle pour ses compatriotes. Savez vous pourquoi ? Un grand
pourcentage de leurs thèses est digne d’être jeté à la poubelle. Je ne dis
pas papier de toilette, pacque même pour cela elles ne peuvent pas servir.
J’ai publié récemment un ouvrage intitulé :
L’apport des chercheurs des pays musulmans à la
bibliothèque française.
(2500thèse
de doctorat en science humaines)
Qu’est ce que les auteurs de ces thèses ont fait? Ils
ont traduit des textes de leurs langues ou copié textuellement des pages
entières d’ouvrages et ainsi sont-ils arrivés à fournir quelques
renseignements concernant leurs pays. C’est une manière d’espionnage
bénévole, sans rémunération.
Je ne sais pas dans quelle mesure ces chiffons
pourraient rendre service au lecteur.
Enfin n’oublions pas que nous sommes des enfants du
tiers monde et qu’on a appris à lécher les bottes aux étrangers et
d’accepter simplement et purement la soumission aux occidentaux et perdre
notre racine et notre identité.
Mon cher ami, je ne sais pas si vous avez
l’intention de préparer une thèse, mais en tout cas je vous donne les
conseils suivants :
1-
Si vous trouvez en vous le génie de la musique, si
vous avez la possibilité de composer et de créer des morceaux musicaux ne
perdez pas votre temps pour préparer une thèse
2-
Mais si vous n’avez pas cette possibilité je vous
conseille de fournir un titre de docteur pour bénéficier des avantages
accordés aux titulaires de ce titre par l’administration et l’ignorance
populaire.
Docteur Abbassi!!!