Helen Thomas

 

Déclarations à propos du conflit Israélo-Palestinien

Le 27 mai 2010, en marge du Jewish Heritage Celebration Day à la Maison Blanche , l'échange suivant a lieu entre Thomas et le Rabbin David Nesenoff :

Nesenoff: Un commentaire sur Israël ? Nous demandons à tout le monde aujourd'hui, un commentaire sur Israël ?

Thomas: Dites-leur de foutre le camps de Palestine. (rire)

Nesenoff: Oooh. Un meilleur commentaire sur Israël ?

Thomas: (rire) Rappelons-nous, ces gens sont occupés et ce sont leurs terres. Ce n'est pas l'Allemagne, ce n'est pas pas la Pologne.. .

Nesenoff: Et où doivent-ils aller, que doivent-ils faire ?

Thomas: Rentrer chez eux.

Nesenoff: Où est-ce ?

Thomas: En Pologne. En Allemagne.

Nesenoff: Donc vous dites au Juifs de rentrer en Pologne et en Allemagne ?

Thomas: Et aux Etats-Unis et partout ailleurs. Pourquoi pousser des gens qui vivent là depuis des siècles en dehors de chez eux ? Vous voyez ?

Nesenoff: En effet, êtes-vous au fait avec l'histoire de cette région et de ce qui s'y passe?

Thomas: Absolument. Je viens d'un milieu Arabe.

La déclaration a fait grand bruit et il lui a été demandé de s'excuser, ce qu'elle a fait peu de temps après. Certains journalistes ont même critiqué sa prise de position et son attitude propalestinienne dans les questions posées au Président des Etats-Unis après qu'elle a défini l'attaque des forces israéliennes comme une "boucherie". Le 7 juin 2010, Helen Thomas prend finalement sa retraite à l'âge de 89 ans. Elle n'explique pas immédiatement les raisons de cette démission, présentée seulement quelques jours après le début de la controverse[16]

 

 

 

 

 

 

 

 

Sa biographie :

 

Helen Thomas (née le 4 août 1920) est une reporter réputée d'agence de presse, chroniqueuse pour Hearst Newspapers et correspondante accréditée à la Maison Blanche de 1960 à 2010. Elle travailla cinquante-sept ans comme correspondante puis chef de bureau à la Maison Blanche pour l'agence United Press International (UPI) avant de travailler pour Hearst. Elle a ainsi couvert l'actualité de la présidence américaine depuis John F. Kennedy jusqu'au président actuel Barack Obama. Elle fait partie de plusieurs prestigieux cercles de journalistes, dont elle a souvent pu être la première femme à en devenir membre. Elle a écrit quatre livres, dont le plus récent est Watchdogs of Democracy?: The Waning Washington Press Corps and How It Has Failed the Public.

Début de carrière

Helen Thomas est née à Winchester (Kentucky) de parents immigrés libanais[1]. Elle a été élevée à Detroit, suivant ses études à la Wayne University où elle obtient en 1942 un bachelor's degree. Le premier contact de Thomas avec le monde du journalisme est un poste de coursière de rédaction qu'elle obtient au Washington Daily News, aujourd'hui disparu. Elle devient finalement journaliste stagiaire, mais elle fait partie d'une vague de licenciements économiques dans le journal.

Helen Thomas rejoint l'agence UPI en 1943, où elle rédige des dépêches sur des sujets féminins. Plus tard dans la décennie, elle s'occupe de la chronique "Names in the news" ("Les noms qui font l'info"), et après 1955, elle couvre l'actualité d'agences fédérales comme le Département de la Justice, le FBI et le Département de la Santé et des Services sociaux. Thomas a été la présidente du Women's National Press Club de 1959 à 1960.

Correspondance de la Maison Blanche

En novembre 1960, Thomas commence à suivre le nouveau président John F. Kennedy. Elle devient en janvier 1961 la correspondante d'UPI à la Maison Blanche. C'est à ce poste que Thomas est peu à peu surnommée "the Sitting Buddha" ("Le Bouddha assis"). Elle ferme également les conférences de presse par la même phrase : "Thank you, Mr. President" ("Merci, M. le président").

Helen Thomas est la seule journaliste femme à accompagner le président Richard Nixon lors de son important voyage en Chine de 1972. Elle a suivi plusieurs fois en voyage officiel les présidents Richard Nixon, Gerald Ford, Jimmy Carter, Ronald Reagan, George H. W. Bush, Bill Clinton, et George W. Bush, et a couvert tous les sommets économiques.

Elle est plus tard devenue chef de bureau à la Maison Blanche pour UPI, où elle est restée employée jusqu'à sa démission le 17, par opposition au rachat d'UPI par News World Communications, déjà propriétaire du Washington Times. Thomas a répondu aux allégations selon lesquelles elle quittait UPI à cause de la réputation conservatrice du Washington Times en disant que la véritable motivation de son départ était les liens qui unissent la News World Corporation et la secte Moon de Sun Myung Moon[2]. Helen Thomas est alors devenue correspondante à la Maison Blanche et chroniqueuse pour le syndicat King Features Syndicate (Hearst Corporation).

Sous l'administration Bush

Il était de tradition que Thomas soit assise au premier rang et pose la première question, lors des conférences de presse de la Maison Blanche. Mais selon Helen Thomas lors une interview accordée en 2006 au Daily Show, cela n'est plus le cas car elle ne représente plus une agence de presse. Elle a donc été déplacée vers les rangs du fond pour les conférences de presse, même si elle s'assoit toujours devant pour les points de presse. On lui donne la parole pour poser des questions durant les briefings quotidiens mais elle ne termine plus les conférences de presse présidentielles en disant "Merci, M. le président". En réponse à la question de savoir pourquoi elle est désormais placée dans les dernières rangées, elle répond que c'est "parce qu'ils ne m'aiment pas... Je pose des questions trop méchantes[3]".

Le 21 mars 2006, le président Bush lui accorde la parole pour la première fois en trois ans. Thomas pose une question sur la guerre en Irak : "Je voudrais vous poser une question, monsieur le président, à propos de votre décision d'envahir l'Irak qui a causé la mort de milliers d'Américains et d'Irakiens et des blessures chez les Américains et les Irakiens pour toute une vie. Chaque raison donnée, publiquement tout du moins, s'est finalement révélée ne pas être vérifiée. Ma question est : Pourquoi vouliez-vous véritablement partir en guerre ? Dès l'instant où vous êtes entré dans la Maison Blanche , depuis votre Cabinet — vos conseillers, vos personnes chargées des renseignements, etc. — quelle était votre véritable volonté ? Vous avez dit que ce n'était pas le pétrole — la poursuite du pétrole, cela n'a pas été Israël, ou quoi que ce soit d'autre. Qu'est ce que c'était donc ?[4]".

La réponse de Bush porte alors sur la guerre contre le terrorisme en général, et donne comme raison pour l'invasion le fait que Saddam Hussein a choisi d'empêcher les inspecteurs de faire leur travail et de ne rien révéler sur son arsenal[5].

Aux États-Unis, Helen Thomas a été par la suite critiquée pour sa question par les conservateurs[6]. En France, l'évènement a été repris dans La Matinale de Bruce Toussaint, mais dans ce que Daniel Schneidermann a jugé être "un cas d'école de montage manipulateur" dans son émission Arrêt sur images[7].

Helen Thomas a exprimé publiquement son opinion à propos du président Bush. Après un discours lors d'un banquet organisé par la Society of Professional Journalists, elle déclare à une personne lui demandant un autographe et qui s'interroge sur son expression triste : "Je couvre le pire président de l'histoire des États-Unis[8]". Cette personne qui lui demandait un autographe se trouve être un journaliste sportif pour le Daily Breeze et son commentaire est publié. Après ne pas avoir reçu la parole lors d'une conférence de presse pour la première fois en quarante ans, Thomas décide d'écrire au président pour présenter des excuses[9].

Thomas a également déclaré dans The Hill "le jour où Dick Cheney se présentera à l'élection présidentielle, je me suiciderai. Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'un autre menteur... Je pense qu'il aimerait bien se lancer, mais ce serait un jour triste pour le pays si c'est le cas[10]".

Lors d'une conférence donnée devant des étudiants au Center for American Progress le 2 juin 2006, Thomas critique fortement les journalistes qui, selon elle, ne rapportent pas les faits de la guerre en Irak d'une manière exacte et critique. Elle déclare également espérer un retour d'un véritable journalisme, et ajoute que le public étudiant devrait être dans les rues pour manifester plutôt qu'assis dans la salle de conférence.

Le 18 juillet 2006, lors du point de presse de la Maison Blanche , Helen Thomas, d'origine libanaise, fait la remarque que, selon elle, « les États-Unis ne sont pas si désemparés. Ils auraient pu faire arrêter le bombardement du Liban. Nous avons bien assez de contrôle sur les Israéliens... Nous avons préféré une punition collective à l'encontre du Liban et de la Palestine[11] ». Tony Snow, porte-parole de la Maison Blanche , répond alors : « Merci pour le point de vue du Hezbollah[12] ».

Le 12 juillet 2007, Helen Thomas accuse le président Bush d'avoir commencé la guerre en Irak par son unique volonté, et insiste sur le fait que lui seul peut y mettre un terme à n'importe quel moment, en s'en référant aux Nations unies.

Dans la salle de presse rénovée, Helen Thomas est de nouveau assise au premier rang.

Sous l'administration Obama

Le 9 février 2009, Thomas est présente au premier rang dans l'East Room lors de la première conférence de presse de Barack Obama portant principalement sur le plan de relance américain. Le président Obama lui donne la parole pour poser sa question en lui disant sur un ton humoristique « Helen, c'est mon moment d'investiture ici, je suis vraiment excité[13]». Elle demanda au nouveau président s'il avait connaissance de pays au Moyen-Orient possédant l'arme nucléaire.

Distinctions

En novembre 1976, Helen Thomas a été classée parmi les "25 femmes les plus influentes d'Amérique" par le World Almanac
En 1986, Thomas est entrée au Michigan Women's Hall of Fame
En 1989, la Missouri School of Journalism a récompensé Thomas de sa médaille du Missouri pour son exemplarité dans la profession
En 1998, Thomas a reçu la récompense de l'International Women's Media Foundation pour l'ensemble de son travail
Également en 1998, elle est la première personne à recevoir un prix établi à son nom par la White House Correspondents Association, appelé Helen Thomas Lifetime Achievement Award
En 2003, la National Organization for Women lui décerne son Intrepid Award[14]
Le 25 mai 2006, Thomas entre dans le Michigan Walk of Fame dans le centre-ville de Lansing (Michigan)[15]
Le 20 mai 2007, Thomas reçoit de manière honorifique un doctorat de lettres humaines du Siena College, à Loudonville (État de New-York) pour sa contribution dans la destruction de la barrière de genre au sein du journalisme.

 

Livres de Helen Thomas

Watchdogs of Democracy? : The Waning Washington Press Corps and How It Has Failed the Public (Scribner, 2006) ISBN 0-7432-6781-8
Thanks for the Memories, Mr. President : Wit and Wisdom from the Front Row at the White House (Scribner, 2003) ISBN 0-7432-0226-0
Front Row at the White House : My Life and Times (Scribner, 2000) ISBN 0-684-86809-1
Dateline: White House (MacMillan, 1975) ISBN 0-02-617620-3

 

 



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Dernière mise à jour le : 13 juin 2010.